Aspect psychiatrique: Pour ABRAHAM : La dépression est une régression archaïque à un stade Oral. C’est un désir inconscient de dévoration libidinale de l’Objet.
Pour FREUD : Il est question de travail de deuil, de même type que chez le déprimé, mais il est interminable. Le mécanisme de la dépression se décompose en 3 stades: Il y a d’abord la perte d’un Objet cher (Réel ou fantasmatique). Vient ensuite l’intériorisation de cet Objet avec identification à lui. La troisième période est le stade d’ambivalence par rapport à cet Objet, avec mise en oeuvre d’une haine destructrice. L’Objet intériorisé est à la fois aimé et haï. FREUD soulève les notions de répétition et de résonance chez ce type de patient: Un petit évènement peut se répéter et se retrouver année après année. Pour Mélanie KLEIN : Elle introduit les termes de position dépressive. Le nourrisson a conscience que sa Mère est extérieure à lui. Il peut donc la perdre. C’est sa propre agressivité qui risque de provoquer le départ de sa Mère, amenant chez lui une notion de culpabilité. La maladie nommée “dépression” est une reviviscence de cette période et de ce vécu.
Aspect biochimique Les antidépresseurs tricycliques (touchant à la noradrénaline et à la sérotonine) empêchent la recapture des neuromédiateurs au niveau pré-synaptique. La dépression serait un trouble de l’échange synaptique, par manque de neuromédiateurs circulant.
Aspect chronobiologique: Un des symptômes de la dépression est l’insomnie (réveil précoce) et un des soins la privation de sommeil. En dehors de ces troubles du sommeil, les dépressifs ont un décalage de phase dans les stades propres au sommeil (Les maniaques sont décalés dans l’autre sens). Une théorie serait que la dépression est due à un trouble de la perméabilité au sodium des membranes des neurones… La dépression a aussi à voir avec l’hérédité.
Sémiologie, On observe principalement :
· Un ralentissement (ou inhibition psychomotrice) touchant globalement la sphère du psychisme.
· Une perte d’anticipation au niveau du langage. Le dépressif ne parle qu’au présent, sa seule anticipation possible étant négative (l’anticipation repose sur l’optimisme humain fondamental).
· Des troubles de l’humeur (anxiété, désir de mort, culpabilité, auto accusation…).
· Des symptômes somatiques (anorexie, insomnie…).
Traitement: Le traitement antidépresseur n’agit pas sur tous les symptômes au même moment. Il agit au bout d’une semaine sur l’inhibition (le ralentissement), puis une semaine plus tard sur l’humeur. Ceci entraîne des risques de passage à l’acte et donc de suicide.
Mélancolie délirante : Le délire du mélancolique est à thème de persécution, centripète (il part de la personne), à l’inverse du délire paranoïaque où tout converge vers le sujet.
Mélancolie agitée : Ou anxieuse. Le ralentissement sera masqué par l’agitation. Le traitement sera dans un premier temps essentiellement chimiothérapique, à l’aide des antidépresseurs (IMAO, tricycliques, autres…). Effets secondaires des tricycliques : Défaut d’accommodation, sécheresse de bouche, hypotension, constipation, tremblement, rétention urinaire…
Contre-indications des tricycliques : Glaucome, adénome prostatique, troubles cardio-vasculaires… Mode d’administration : En perfusion, à passer lentement. Puis per os (en comprimés ou en gouttes à avaler) au bout d’une semaine. On pourra aussi utiliser le Lithium, régularisateur de l’humeur.
Précisions
– La mélancolie est un versant grave de la dépression et s’inscrit dans la PMD. C’est alors l’opposé de la manie (les 2 pôles de la PMD).
– Il est difficile de distinguer un état d’anxiété d’un syndrome dépressif. Les notions de culpabilité n’apparaissent pas chez l’anxieux, ce dernier se posant plutôt en victime. Le déprimé est coupable, responsable. De même, les troubles du sommeil sont particuliers chez le dépressif qui aura tendance à se réveiller tôt le matin. Il ne se plaindra pas, ou alors de ne pas ressentir les choses. Le matin est le moment le plus difficile pour lui. L’anxieux aura tendance à se plaindre, sera asthénique le soir mais plutôt bien le matin.
– La dépression chez les personnes âgées aura souvent un masque organique. Dans ce cas le traitement sera antidépresseur.
Différenciation, PMD : Psychose qui pourra n’apparaître que sur le mode dépressif (PMD unipolaire), ou bien avec alternance d’épisodes maniaques et dépressifs. Survient principalement chez le sujet jeune (premier accès avant 30 ans) sans qu’on ne remarque d’élément déclenchant (on emploie le terme “endogène”). Il y a un rythme entre les accès et entre chacun d’eux il n’y a pas de symptômes.
Dépression réactionnelle : Névrose dont on note un élément déclenchant (dépression “exogène”).